En 1996, dans une petite salle de Manhattan à New York, Eve Ensler présentait une pièce intitulée Les Monologues du vagin. Elle y disait les mots recueillis auprès de femmes pour évoquer le plus intime de leur féminité, le plus mystérieux de leur sexualité, mais aussi le plus violent de leur condition. Chaque représentation parlait de plaisir et de violence, provoquait rire et larmes. Elle a depuis été vue dans cent vingt pays (sept cent mille spectateurs en France) et traduite en quarante-cinq langues.
Deux ans plus tard, Eve Ensler créait le mouvement V-Day. En permettant à des non-professionnels de jouer sa pièce, elle leur donnait la possibilité de réunir des fonds pour aider les femmes victimes de violences. Au cours de ses dix ans d’existence, cinquante millions de dollars ont été réunis pour dénoncer et lutter contre la violence domestique, le viol, les mutilations génitales ou les crimes d’honneur.
Moïra Sauvage a eu accès aux archives du mouvement, rencontré Eve Ensler et s’est rendue dans de nombreux pays pour interviewer celles qui s’investissent dans V-Day. Elle raconte comment cette pièce a changé la vie des femmes.
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